- culte
-
- (19e siècle ; Chine )
- période(s) d'utilisation
- Dynastie Qing - 1644 - 1912
- diffusion de parfum
-
-
- contexte
- En Chine, le brûle-parfum tient une place prépondérante parmi les objets dédiés au parfum depuis plus de 2000 ans. Il est le plus emblématique des sept éléments nécessaires à l’utilisation de l’encens (boîte, cendre, briquette, couvercle, cendre magique, cuiller et baguettes). Le brûle-parfum a connu une évolution de sa production artistique très variée au fil des siècles. Pour autant, si la matière ou la forme changent, les raisons de l’utiliser sont constantes et se listent en dix points : « communiquer avec les esprits, cultiver sa nature propre, chasser les mauvaises odeurs, éveiller, dissiper la désolation d’un lieu, délimiter une zone de calme à côté d’un endroit bruyant, satisfaire l’esprit, procurer du plaisir, favoriser la constance de l’amitié et de l’amour, créer une atmosphère agréable ». Cet exemplaire en bronze, de taille imposante, est caractéristique de la fin de la dynastie Qing. Son décor exubérant privilégie l’ostentation à la sobriété intérieure et à la complexité des compositions parfumées des substances odorantes rajoutées à l’encens, tellement appréciées des lettrés de la dynastie Ming (1368-1644). Parmi les matières premières les plus prisées, se distinguent le bois d’aigle, le bois de santal, l’encens ou oliban, le benjoin, le musc et l’ambre gris. Leur prix exorbitant, dû à leur importation, en a réservé l’usage à l’élite aristocratique qui s’en délectait quotidiennement. On réalisait des fumigations dans les espaces intérieurs ou extérieurs, sacrés ou profanes, mais aussi à proximité des vêtements pour en imprégner l’odeur, tant par souci de purification que par plaisir. Appartenant au type d’encensoir Ding, ce récipient tripode de forme renflée est fermé par un couvercle ajouré facultatif, évoquant un pavillon. Les motifs qui ornent sa surface sont à la fois en bas-relief et en ronde-bosse, empruntés à l’univers des formes stylisées (entrelacs, grecques, etc.) et au bestiaire fantastique (lions et dragons). Inspiré par la discipline Feng Shui, ces différents éléments créent un équilibre harmonieux entre le Yin (lion mâle jouant avec une sphère décorée) et le Yang (dragon, allégorie de l’élément liquide). Tous deux sont des symboles de la puissance impériale, mais le lion (appelé à tort « chien de Fo » en Occident), joue un rôle de protecteur en tenant éloignés les génies malfaisants. « Fu » signifiant bonheur en chinois, il est le gardien du palais impérial et présenté en couple. Ici, le lion de Fo sert de bouton de préhension au couvercle, mais on compte encore huit autres petits lions disséminés sur les deux parties. En regard, deux dragons enroulés forment les poignées et quatre têtes de chimères sont sculptées au niveau des pieds. Ce type de brûle-parfum de facture chinoise provient d’Indochine. Cela s’explique par la domination chinoise pendant près d’un millénaire sur le Vietnam. Celui-ci reconnaissait encore sa suzeraineté au XIXe siècle et a favorisé leurs échanges commerciaux.