- pharmacie
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- (1480 (date de début) (1490 (4e quart du 15e siècle ; Italie ) ) )
- période(s) d'utilisation
- Epoque médiévale
- contexte
- Aussi anciens que l’art de guérir, les pots à pharmacie étaient fabriqués, durant le Moyen âge, en corne, plomb, grès ou bois pour conserver les préparations. Les vases d'argile, dont l'invention remonte à la plus haute antiquité, ont été employés, concurremment avec ceux d'étain, pour la conservation de la plupart des médicaments simples et composés, jusqu'à l'adoption de la faïence pour les usages pharmaceutiques. La faïence, ou majolique, apparaît au IXe siècle à la cour de Bagdad, pour concurrencer le grès blanc chinois. Les potiers créent des céramiques à pâte argileuse dont la surface est enrobée d’une glaçure à base d’étain, garantissant étanchéité et bonne conservation des contenus. Au XIIIe siècle, les vases fabriqués avec cette matière nouvelle étaient appelés « pots de Damas », car ils arrivaient du Moyen-Orient. Ils pénétrèrent en Europe par l’Espagne, suscitant le développement de la production hispano-mauresque. À partir du XVe siècle, les prestigieuses majoliques italiennes prirent le relais, avec les centres de Faenza, Sienne, Urbino, Deruta, Montelupo, Naples, Venise, Rome. Dès le XVIe siècle, des centres de production se créèrent en France, à Lyon, Rouen, Nîmes, Montpellier ou Narbonne. Vinrent ensuite au XVIIe siècle, Paris, Saint-Cloud, Moustiers. Un siècle plus tard, on donne la préférence à la porcelaine, qui elle-même cède sa place au bocal en verre vers la fin du XIXe s. Les pots à pharmacie portent des noms différents, selon leur forme déterminée par la consistance du contenu. L’albarello (tiré du perse el barani signifiant « vase destiné à recevoir une drogue ») devient le pot de pharmacie le plus courant. Les albarelli servent à l’origine à conserver aussi bien des médicaments que des friandises, des confitures ou des épices. De forme cylindrique, ils présentent en leur centre un rétrécissement permettant une manipulation aisée. Ils possèdent un bourrelet autour de l’ouverture, pour attacher un morceau de parchemin ou tissu serré par un cordon, afin d’en assurer la fermeture. Ici deux médaillons opposés contenant un motif végétal sont séparés par des frises verticales de croisettes. Il est un exemple typique des productions du nord de l’Italie centrale au XVe siècle, marquées par l’apport des motifs du gothique tardif, avec une nette influence islamique. Montelupo, d’où il provient, petit bourg situé non loin de Florence, est le plus important centre de céramique de la région à cette époque. Dans l’atelier de l’apothicarii se trouvent de nombreux contenants : le pot canon, évolution de l’albarello ; les bouteilles et les cruches pour conserver les eaux distillées ; le pilulier destiné aux pilules, sels et onguents ; les vases « de monstre » ou « de montre », vases d'apparat de dimensions importantes, réservés aux « remèdes souverains », tels la thériaque. Les chevrettes, munies d’une anse et d’un bec verseur, renferment des miels, huiles ou sirops : elles étaient strictement réservées aux apothicaires, devenant le symbole de leur profession. La ressemblance de son bec verseur avec la corne du chevreau lui donne ce nom de chevrette