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01 92 : pot à pharmacie ; cylindrique

Identification

n° inventaire
01 92
Institution
6
dénomination(s)
pot à pharmacie
Appellation
albarello
typologie(s)
cylindrique
domaine(s)
hygiène - médecine - santé

Contexte

Création
Céramiste
lieu(x) et date(s) création-exécution
Montelupô
1480
1490
4e quart du 15e siècle

Utilisation

pharmacie
(1480 (date de début) (1490 (4e quart du 15e siècle ; Italie ) ) )
période(s) d'utilisation
Epoque médiévale
contexte
Aussi anciens que l’art de guérir, les pots à pharmacie étaient fabriqués, durant le Moyen âge, en corne, plomb, grès ou bois pour conserver les préparations. Les vases d'argile, dont l'invention remonte à la plus haute antiquité, ont été employés, concurremment avec ceux d'étain, pour la conservation de la plupart des médicaments simples et composés, jusqu'à l'adoption de la faïence pour les usages pharmaceutiques. La faïence, ou majolique, apparaît au IXe siècle à la cour de Bagdad, pour concurrencer le grès blanc chinois. Les potiers créent des céramiques à pâte argileuse dont la surface est enrobée d’une glaçure à base d’étain, garantissant étanchéité et bonne conservation des contenus. Au XIIIe siècle, les vases fabriqués avec cette matière nouvelle étaient appelés « pots de Damas », car ils arrivaient du Moyen-Orient. Ils pénétrèrent en Europe par l’Espagne, suscitant le développement de la production hispano-mauresque. À partir du XVe siècle, les prestigieuses majoliques italiennes prirent le relais, avec les centres de Faenza, Sienne, Urbino, Deruta, Montelupo, Naples, Venise, Rome. Dès le XVIe siècle, des centres de production se créèrent en France, à Lyon, Rouen, Nîmes, Montpellier ou Narbonne. Vinrent ensuite au XVIIe siècle, Paris, Saint-Cloud, Moustiers. Un siècle plus tard, on donne la préférence à la porcelaine, qui elle-même cède sa place au bocal en verre vers la fin du XIXe s. Les pots à pharmacie portent des noms différents, selon leur forme déterminée par la consistance du contenu. L’albarello (tiré du perse el barani signifiant « vase destiné à recevoir une drogue ») devient le pot de pharmacie le plus courant. Les albarelli servent à l’origine à conserver aussi bien des médicaments que des friandises, des confitures ou des épices. De forme cylindrique, ils présentent en leur centre un rétrécissement permettant une manipulation aisée. Ils possèdent un bourrelet autour de l’ouverture, pour attacher un morceau de parchemin ou tissu serré par un cordon, afin d’en assurer la fermeture. Ici deux médaillons opposés contenant un motif végétal sont séparés par des frises verticales de croisettes. Il est un exemple typique des productions du nord de l’Italie centrale au XVe siècle, marquées par l’apport des motifs du gothique tardif, avec une nette influence islamique. Montelupo, d’où il provient, petit bourg situé non loin de Florence, est le plus important centre de céramique de la région à cette époque. Dans l’atelier de l’apothicarii se trouvent de nombreux contenants : le pot canon, évolution de l’albarello ; les bouteilles et les cruches pour conserver les eaux distillées ; le pilulier destiné aux pilules, sels et onguents ; les vases « de monstre » ou « de montre », vases d'apparat de dimensions importantes, réservés aux « remèdes souverains », tels la thériaque. Les chevrettes, munies d’une anse et d’un bec verseur, renferment des miels, huiles ou sirops : elles étaient strictement réservées aux apothicaires, devenant le symbole de leur profession. La ressemblance de son bec verseur avec la corne du chevreau lui donne ce nom de chevrette

Description

dimension
hauteur
19.4 cm
largeur
12 cm
masse
732.8 g
profondeur
12 cm
type
extérieures
Mots clés
Pharmacie ; Croisillon ; Médaillon ; Elément végétal
matières (techniques)
céramique (émail , peint )
précisions sur la description
Albarello cylindrique aux épaulements carénés, rétréci au centre, à décor polychrome. Deux médaillons opposés, séparés par des frises verticales de croisettes, contenant un motif polychrome végétal constitué de deux feuilles à trois lobes, accolés face à face relevant du style gothique sévère. Le médaillon est cerné de lignes ovales polychromes (bleu, vert, marron, jaune), le tout souligné par des raies bleues rayonnantes. Le col est également décoré d'une frise de croisettes bleues. Des bandes et des filets ceinturent le col et le pied. Manque d'émail sur les parties les plus saillantes (embouchure, col, épaulement, pied) et sur la panse.
inscription(s)
Etiquette manuscrite : V 3 - Au dessous
Numérotation : - Au dessous

Pour aller plus loin

Lien Bibliographie musée
DAUGERT, GUILLEME, 1998, Les Pots de pharmacie
GRASSE, M.-C., 1994-1995, L'habitat urbain
Un goût d'Italie, céramiques et céramistes, 1993
LASSUS, I., 2001, L'ABCdaire de la céramique
Catalogue de ventes, octobre 2001, Drouot
FAUSTO, B., 1999, Storia della céramica
Parures et hygiène à la fin du Moyen Age, 1998
GRASSE, M.-C., 1998, Le bourgeois, l'aphoticaire
LIVERANI Giuseppe, 1958, La maiolica italiana
RAVANELLI, G., 1990, La Donazione Angelo Fanjani
FIOCCO, C., 2001, Majoliques italiennes
A la rencontre de Sindbad - Musée national de la marine (Paris)